Real Madrid : Carlo Ancelotti se défend dans une affaire de fraude fiscale


 Carlo Ancelotti clame son innocence face aux accusations de fraude fiscale

"Je n'ai jamais envisagé de frauder." C'est en ces termes que Carlo Ancelotti s'est exprimé devant le Tribunal supérieur de justice de Madrid, ce mercredi, où il est jugé pour fraude fiscale. L'entraîneur du Real Madrid est accusé par le fisc espagnol d'avoir délibérément dissimulé une partie de ses revenus, ce qui pourrait lui valoir une peine de prison.

Un système de rémunération proposé par le Real Madrid

Accusé d'avoir soustrait au fisc espagnol une partie de ses revenus issus de ses droits à l'image, Carlo Ancelotti a affirmé devant le tribunal qu'il n'avait "jamais envisagé de frauder", soulignant que ce système de rémunération lui avait été proposé par le Real Madrid lui-même.

"Lorsque le club me l'a suggéré, j'ai mis le Real Madrid en contact avec mon conseiller. Je ne m'en suis pas occupé, car je n'avais jamais été rémunéré de cette manière. (...) Tous les joueurs le font, Mourinho (son prédécesseur en tant qu'entraîneur) l'avait aussi", a déclaré le technicien italien devant le Tribunal supérieur de justice (TSJ) de Madrid.

Des revenus non déclarés s'élevant à plus d'un million d'euros

Carlo Ancelotti, âgé de 65 ans, est accusé de ne pas avoir déclaré au Trésor public espagnol plus d'un million d'euros de revenus provenant de ses droits à l'image en 2014 et 2015, lors de son premier passage à la tête du Real Madrid (2013-2015), où il est revenu en 2021.

Le parquet, qui a rendu publiques ses réquisitions en Espagne avant l'ouverture du procès, a annoncé en mars 2024 qu'il réclamerait une peine de quatre ans et neuf mois de prison à son encontre.

Une société créée pour percevoir les droits à l'image

Sur les conseils de son club, une société a été créée pour qu'Ancelotti puisse percevoir 15 % de son salaire, qui s'élevait à 6 millions d'euros nets par an, en droits à l'image. "Je n'ai jamais réalisé que quelque chose n'était pas correct" avant 2018, lorsque le parquet a ouvert une enquête à son encontre, a affirmé l'Italien.

Son fils David, également son adjoint au Real Madrid, sa femme Mariann Barrena et sa belle-fille Chloe McClay ont témoigné lors du procès, qui reprendra jeudi matin après avoir été ajourné mercredi à la mi-journée. À la sortie du tribunal, le technicien, vêtu d'un élégant costume sombre, s'est dit "très bien" et "tranquille".

Une longue liste de célébrités impliquées dans des affaires de fraude fiscale

Le ministère public a estimé à 1,24 million d'euros en 2014 et 2,96 millions d'euros en 2015 les revenus que l'entraîneur italien a tirés de la cession de ses droits à l'image, qui font l'objet du litige. Pour le parquet, les omissions de Carlo Ancelotti dans ses déclarations fiscales étaient intentionnelles, car le technicien italien "a eu recours à un réseau 'complexe' et 'déroutant' de trusts et de sociétés écrans pour canaliser la perception des droits à l'image", a-t-il affirmé dans ses réquisitions.

Mercredi, l'entraîneur italien a assuré qu'il n'avait jamais vraiment réalisé que la société qu'il avait créée pour lui reverser ces droits lui permettait de payer moins d'impôts. "À cette époque, tous les joueurs et les entraîneurs faisaient comme ça, cela me semblait être une chose correcte", a-t-il déclaré, soufflant parfois face aux questions du procureur : "Pfff, vous me posez des questions sur un sujet que je ne maîtrise pas."

Carlo Ancelotti rejoint ainsi une longue liste de célébrités ayant eu des démêlés avec le fisc espagnol. Parmi elles, on compte Lionel Messi, Cristiano Ronaldo et Shakira, qui ont tous été condamnés ou ont conclu des accords avec le fisc pour des faits similaires.


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